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Jocari (latin iocari s’amuser, iocus jeu)

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Jeu du Cheval fondu

Autres appellations

Chevau fondu (Rabelais, 1534) - Cambaleto ou cavalero-toumbo (Dictionnaire languedocien-françois, 1785)

Description

Cette variante du saute-mouton est un jeu de mouvement et d'adresse, essentiellement révélé par l'iconographie.

Règles

Préparation du jeu

Les joueurs en nombre pair, qui doivent être de taille et de force égale, se répartissent en deux équipes. Un tirage au sort désigne l'équipe des "cavaliers" et celle du "cheval". Dans la bibliographie moderne, il est conseillé deux troupes de 4, 5 ou 6 joueurs, rarement plus.

Les joueurs de l'équipe du cheval se placent comme suit : le premier s'adosse à un mur ou s'assied sur un banc, une poutre... Le deuxième, inclinant le haut du corps, le tient par les hanches et appuie la tête contre lui. S'il y a un troisième joueur, il vient s'accrocher solidement au deuxième en position de saute-mouton, la tête rentré,  et ainsi de suite si l'équipe est plus nombreuse.

But du jeu
Pour l'équipe du cheval, ne pas "fondre", c'est-à-dire, ne pas s'effondrer. S'ils parviennent à tenir et même à faire tomber les cavaliers en s'ébrouant, les adversaires prendront leur place.

Pour l'équipe des cavaliers, il s'agira de faire fléchir ("fondre") un ou plusieurs joueurs remplissant le rôle du cheval. Ce jeu peut être violent ! Chaque joueur devra s'efforcer de bien tomber à califourchon sur le "cheval" pour ne pas perdre l'équilibre, mais aussi de sauter assez loin pour que toute l'équipe puisse tenir. En outre, les cavaliers ne peuvent pas poser les pieds à terre lorsqu'ils sont sur le dos du cheval et n'ont pas le droit de parler malgré les provocations du cheval !

Déroulement du jeu
Lorsque le "cheval" est en place, les cavaliers, l'un après l'autre, prennent leur élan et sautent à califourchon sur le dos des chevaux. Les premiers s'efforceront de sauter le plus loin possible pour laisser de la place aux suivants. Ils peuvent rectifier leur position au moment même du saut, mais ils doivent ensuite demeurer parfaitement immobiles. Le cheval est également astreint à une passivité totale. Quand le dernier cavalier est parvenu à se placer, il compte à haute voix jusqu'à trois ; les cavaliers sautent aussitôt à terre et le jeu recommence dans les mêmes conditions. De même, si le cheval "fond", c'est à dire que l'un des joueurs fléchit sous la charge, les cavaliers conservent leur rôle.

En revanche, si les cavaliers ne trouvent pas tous place sur la file des chevaux, si l'un d'eux tombe ou simplement pose un pied à terre, les chevaux deviennent cavaliers.

Historique

Ce jeu est illustré parmi les "Jeux d'enfants" de Pieter Breughel l'Ancien (1560). Bellier-Duchesnay, dans son ouvrage "des mémoires particuliers relatifs à l'histoire de France" (1786), rapporte un épisode lors duquel les Français lancèrent la mode de ce jeu à Bruxelles. En 1556, attendant l'amiral de Coligny, qui était venu y signer un traité, les gentilshommes de sa suite commencèrent une partie de cheval fondu sous les regards admiratifs des seigneurs flamands. Ceux-ci l'adoptèrent aussitôt. Le jeu apparaît ensuite régulièrement dans les amusements enfantins des XVIIe et XVIIIe siècles. Joué par de jeunes gens, hommes et femmes, il pouvait ressembler à un cheval "étrangement fondu"... (Lire >>>)

Symbolique

Pratiqué par les adultes, cet exercice pouvait être une façon de s'attirer les faveurs des puissants, en montrant une résistance à ne pas "fondre".

Sources

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Bibliographie

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